Lorsqu’une famille vient consulter un psychologue en thérapie familiale, c’est très souvent parce qu’un membre de la famille est en difficulté et qu’un autre membre de la famille souhaite un changement (en prenant contact avec un psychologue spécialisé).

Pour le psychologue ou le psychothérapeute, la thérapie familiale a un postulat de départ : tout symptôme d’un membre de la famille opère un lien avec le fonctionnement familial dans son ensemble. Autrement dit, la difficulté de l’un se répercute sur l’ensemble de la famille. Inversément, toute la difficulté d’une famille peut se cristalliser sur l’un des membres de la famille.

Le psychologue est habitué au fait suivant : la consultation en thérapie familiale est souvent déclenchée pour un parent dépressif, un adolescent qui présente des conduites à risques (alcool, drogue), une jeune adulte anorexique, un enfant difficile, des difficultés liées au divorce ou à la recomposition de la famille, voire un deuil douloureux, etc.

Dans le langage du psychologue, en thérapie familiale, la personne qui est porteuse des difficultés, du symptôme, est appelée le patient désigné. C’est cette personne qui constitue le problème pour la famille, et souvent, polarise sur elle toutes les tensions de la famille. Ceci a comme conséquence que le patient désigné focalise l’attention sur lui et ce, pour faire croire à son entourage et au psychologue ou au psychothérapeute qu’il est le problème et que ce symptôme a toute son utilité. Les difficultés rencontrées par le patient désigné reflètent des indices sur la manière dont se déroulent les interactions entre les membres de la famille, ce que décodera le psychologue.

Aussi, la consultation en thérapie familiale aura comme finalité de faire avancer l’ensemble de la famille et de retisser des liens différemment, et ce, en partant du principe que la solution est dans la famille. C’est là tout le travail du psychologue.

Il importe de savoir néanmoins que pour le psychologue ou le psychothérapeute, une thérapie familiale est très « pragmatique » et centrée sur le présent (l’ « ici et maintenant »). La thérapie familiale étudie les actions et réactions de chacun des membres de la famille pendant la séance chez le psychologue. Le psychologue part du principe qu’en thérapie familiale, la famille est un système dont tous les membres sont interdépendants. Mais ce système n’est pas figé. Il bouge au gré des évènements intérieurs et extérieurs à la famille et à son cheminement (naissances, décès, divorces, chômage, déménagements, maladies, etc.). Aussi, le psychologue veillera, dans la thérapie familiale, à chercher un sens et des solutions dans les relations entre les membres de la famille. Le psychologue centrera la famille sur ses propres compétences et ses ressources pour redéfinir et tisser de nouvelles relations interpersonnelles et qui lui permettront, au terme de la thérapie familiale, de mieux vivre ensemble et de trouver ou retrouver une meilleure harmonie.

La finalité de la thérapie familiale et du travail réalisé par le psychologue sera de favoriser le dialogue, de porter une attention à la parole de chacun des membres, de veiller sur le rôle de chacun et permettre ainsi à l’ensemble du système familial de s’écouter, de découvrir dans un lieu sécurisé la vision et les ressentis de chacun, et de gagner « en souplesse » tout en renonçant à des habitudes relationnelles qui ne fonctionnent plus.

Le psychologue disposera de tout un arsenal de moyens pour amener la famille à se repositionner autrement :

  • Le génogramme (qui est une représentation graphique de la famille – à différencier des arbres généalogiques qui ne sont pas utilisés en thérapie familiale).
  • Les mythes familiaux (quelle est l’histoire d’origine de la famille).
  • Les règles et structures de la famille (comment fonctionne la famille).
  • Les rituels familiaux (la Noël, les anniversaires, les mariages, etc.).
  • Les relations triangulaires dans les familles (les relations triangulaires sont souvent problématiques).
  • Les secrets de famille.
  • Les loyautés au sein de la famille.
  • La réaction face aux décès dans la famille.

En général, les thérapies familiales chez moi se déroulent sans un cadre « scolaire » et prédéfini. Je les adapte plutôt en fonction de la problématique ; le rythme des thérapies familiales sera donc aléatoire.

Pour mener à bien une thérapie familiale, il importe de ne pas se centrer sur le symptôme majeur présenté par l’un de ses membres, mais sur la dynamique familiale, et son histoire. Aussi, la seule résorption du symptôme ne garantit pas la réussite de la thérapie familiale. C’est toute une redéfinition de la dynamique familiale auquel je veillerai.

Mais quel beau chemin pour une famille de se retrouver dans la sérénité et la joie de vivre ensemble !