« La sexualité contribue à environ 10% de la satisfaction d’un couple heureux, mais à 90% de l’insatisfaction d’un couple malheureux », dit un vieil adage. Ce n’est pas tout à fait exact, mais cela signifie tout de même l’importance de ne pas négliger ce type de difficulté.

En tant que sexologue et praticien de la thérapie sexuelle, je considère que la sexualité se vit en relation et qu’elle est l’une des formes les plus complexes de la communication relationnelle. Elle favorise la cohésion du couple, augmente l’intimité et permet de réduire les tensions. Pourtant, la sexualité est souvent négligée en thérapie de couple. Une majorité de thérapeutes omettent d’en parler au détriment des couples, qui sont souvent soulagés lorsque le sexologue en parle avec ouverture.

La majorité des conjoints qui se présentent en consultation chez un sexologue ne voient leur couple qu’à travers la lentille de leur propre caméra : chacun a une photo de son partenaire, mais jamais une photo de leur relation. A ce titre, dans mes entretiens de sexologue et de psychologue, ma vision est globale et considère à la fois chacun des individus et la relation dans son ensemble.

Les parties d’un couple peinent souvent à admettre qu’elles peuvent toutes les deux être à la base d’un problème, être « cocréateurs » de celui-ci. De la même façon, les partenaires peuvent tout deux engendrer des solutions. Dans mon travail de sexologue, j’amène donc le couple à se percevoir comme un tout, et non comme la simple juxtaposition de deux individus. Les interactions ont une place primordiale. Plutôt que de chercher à trouver « qui fait quoi à qui », il faut réfléchir à la manière de vivre une relation.

Quels types de problèmes sont traités en thérapie de couple ?

Les motifs les plus souvent évoqués lors d’une demande de thérapie de couple sont les mésententes à propos de la fréquence des relations sexuelles. Celles-ci peuvent être reliées, par exemple, à une difficulté d’ajustement entre les deux partenaires ou à une baisse persistante du désir sexuel. Les discordes en lien avec l’expression de la tendresse, avec la sensualité ou avec les besoins d’intimité sont également fréquentes, comme je le constate souvent dans mon travail de sexologue.

Les dysfonctions sexuelles liées à l’excitation sexuelle, les problèmes d’érection, les difficultés à atteindre l’orgasme, l’éjaculation précoce ou retardée, la douleur lors des relations ou activités sexuelles, l’incapacité à avoir une relation sexuelle avec pénétration, la compulsion sexuelle, l’utilisation d’Internet et le recours à la pornographie sont des exemples de difficultés qui peuvent aussi être traitées par le sexologue. Dans certains cas, une thérapie de couple est effectuée parallèlement à une thérapie individuelle pour l’un des deux partenaires.

 

 

1. Combien de rencontres sont nécessaires chez un sexologue ?

 

La présence des deux partenaires aux entrevues cliniques est souvent préférable chez un sexologue. Cependant, ce n’est pas une obligation. En effet, des rencontres individuelles peuvent avoir lieu, selon la problématique présentée et les façons d’intervenir du sexologue. Les séances conjugales et individuelles peuvent aussi être alternées en cours de traitement, et certaines règles s’appliquent quant à la révélation des « secrets ».

L’évaluation, chez le sexologue, prend généralement entre deux et quatre séances. La durée du plan de traitement est quant à elle influencée par le type de difficulté présentée et par la motivation de la personne ou du couple. De manière générale, la thérapie dure une dizaine de séances, à raison de rencontres plus ou moins régulières. Vers la fin du traitement, la fréquence des rendez-vous chez le sexologue peut être diminuée. Le rythme des rencontres s’adapte également au rythme de vie du couple et de son fonctionnement.

 

 

2. Pendant la thérapie, que va observer le sexologue ?

 

Dès le premier entretien conjugal, des observations toutes particulières s’effectuent quant aux façons dont les deux partenaires communiquent entre eux et avec le sexologue. Le verbal et le non-verbal sont étudiés. Le sexologue pourra noter que les conjoints se coupent la parole, qu’ils ne se regardent pas en parlant, qu’ils se font beaucoup de reproches, qu’ils s’allient contre le sexologue, etc. La communication est l’élément clé de la thérapie de couple, un levier de changement majeur. Les conjoints dans le couple interagissent, coûte que coûte, car on ne peut pas ne pas communiquer. Parole ou silence, tout a valeur de message.

En dehors de ces entretiens de thérapie de couple, le sexologue pourra travailler de façon individuelle si la situation l’exige, ce qui arrive de temps à autre, pour une série de raisons particulières. Dans ce cas, un récit de vie assez bref permettra une prise de recul critique par rapport à la façon dont la vie sexuelle a tracé son chemin.

 

 

3. Comment se déroulent les rencontres en thérapie de couple ?

 

Le sexologue favorise d’abord le confort du couple et l’établissement d’une relation de confiance avec chacun des partenaires. Il cherche à comprendre comment la relation de couple affecte la sexualité et comment, à son tour, la sexualité affecte la relation conjugale. Une attention particulière sera portée sur le scepticisme de la demande d’aide, sur les doutes, sur le degré d’espoir de chacun des partenaires, sur l’inconfort et les peurs. Les deux conjoints seront impliqués de manière à faciliter l’élaboration d’un contrat de thérapie de couple qui porte sur le changement de la relation dans son ensemble. La résolution se fera à deux.

En tout cas, une empathie véritable et l’absence de toute forme de jugement seront les conditions absolues pour qu’un travail puisse se faire. A ce titre, dans mon travail de sexologue ou de psychologue, j’accorde une grande importance à une éthique de travail et au respect de chaque situation rencontrée.

En tant que sexologue, je privilégie une vision multidimensionnelle des difficultés sexuelles présentes dans le couple. Certaines problématiques, dont le trouble du désir sexuel, sont complexes et multifactorielles. Ainsi, dans l’évaluation et dans la thérapie de couple, l’histoire développementale et sexuelle, les modèles familiaux ainsi que les modèles de relations précédentes peuvent être pris en compte. Le « génogramme sexuel », par exemple, est un outil de travail qui permet de mieux comprendre le fonctionnement actuel des partenaires dans leur relation amoureuse et sexuelle. De plus, avec de l’entraînement, les habiletés à résoudre des conflits se développent. Elles permettent notamment de contrer les luttes de pouvoir entre les deux partenaires. La prescription de tâches visant à favoriser l’intimité du couple hors de la chambre à coucher est aussi une stratégie d’intervention qui contribue à améliorer la vie sexuelle du couple.
La thérapie de couple favorise le développement d’une intimité grandissante, d’une connaissance de soi et de l’autre et d’une sexualité subjectivement satisfaisante pour les deux membres du couple. Elle va souvent bien au-delà de la seule résolution de la dysfonction sexuelle chez l’individu qui en souffre, et elle redéfinit le couple.

 

 

4. A qui s’adresse les consultations chez un sexologue?

 

Les entretiens chez un sexologue s’adresse tant aux hommes, qu’aux femmes ou qu’aux couples. C’est selon le désir et la volonté de chacun, dans le respect et la discrétion.

Il m’arrive parfois, dans mon travail de sexologue, de rencontrer aussi des adolescents qui ont besoin d’une information ou qui vivent très mal l’éveil de leur sexualité.

Les modalités de rencontre sont exactement les mêmes que chez un psychologue ou un psychothérapeute. Elles imposent la convivialité, un grand professionnalisme, l’absence de toute forme de jugement et la volonté de permettre à ces hommes, à ces femmes et à ces couples de dépasser leurs difficultés sexuelles.

 

 

5. Que peut-on espérer chez un sexologue ?

 

Plusieurs modalités interviennent et dépendent bien entendu de la difficulté rencontrée. A ce titre, il est difficile de donner une ligne de conduite générale. Disons simplement que la sexothérapie s’arrête lorsque la difficulté est dépassée.

Très souvent, le sexologue est confronté au désespoir des personnes qui vivent des difficultés sexuelles. Sa première fonction est d’analyser les causes, de permettre de dégager des pistes de travail et de faire un bilan global de la situation. Par la suite, il travaillera des pistes concrètes qui seront évaluées régulièrement. Il peut arriver que le recours à un médecin spécialiste soit nécessaire dans certaines situations pour des bilans d’ordre somatique. Le travail du sexologue s’achève lorsque le patient ou le couple estime que l’évolution est non seulement très positive mais aussi stabilisée. En conséquence, il m’arrive parfois de revoir des patients ou des couples 3 ou 4 mois après la fin du suivi. De même, plus tard, je reprends contact moi-même afin de s’assurer que tout se passe au mieux. C’est une démarche que mes patients apprécient beaucoup.

 

 

6. Le statut du sexologue en Belgique

 

Mon éthique de sexologue m’oblige à préciser que jusqu’à aujourd’hui, le statut du sexologue en Belgique n’est pas reconnu. Pour être clair, cela signifie que n’importe qui peut s’installer et se déclarer sexologue, ce qui est très inquiétant et doit susciter des soupçons sur un certain charlatanisme. De ce fait, certaines personnes peu scrupuleuses profitent de l’absence d’un accès protégé à la profession de sexologue.

Cependant, et depuis plusieurs années, des projets de loi visant à réglementer la profession de sexologue ont été élaborés. A ce jour, aucun n’a encore abouti.

Consulter un sexologue diplômé est donc la seule garantie de s’adresser à un professionnel compétent et respectueux de votre personne et de vos droits. J’invite donc le lecteur de ce site à prendre connaissance de mes formations. Il pourra vérifier par lui-même qu’outre mon diplôme de Psychologue, je suis détenteur d’une Licence en Sciences de la Famille et de la Sexualité, obtenue avec Grande Distinction à l’Université Catholique de Louvain en 1991.